Partir ou rester : le dilemme du conjoint de fait québécois (avec enfants en prime!)

Ah, l’union de fait au Québec! Cette belle invention qui nous permet de vivre en couple sans passer par la case mariage, en se disant qu’on est des rebelles modernes. Sauf que quand ça commence à sentir le réchauffé dans la relation et qu’il y a des petits humains dans le décor, on réalise qu’on aurait peut-être dû lire les petits caractères.

La grande question existentielle

Alors voilà, tu es là, à 2h du matin, à fixer le plafond pendant que ton conjoint ronfle comme une tondeuse à gazon. Tu te demandes : « Est-ce que je reste pour les enfants? Est-ce que je pars pour ma santé mentale? Est-ce que je deviens fou ou c’est vraiment lui qui met ENCORE ses bas sales sur le comptoir de cuisine? »

Bienvenue dans le club, mon ami. On est plusieurs milliers.

Petit rappel légal (promis, je vais faire ça le moins plate possible)

Contrairement à ce que ta belle-mère pense, être conjoint de fait au Québec, ce n’est PAS comme être marié. Même après 10 ans, même après 5 enfants, même si vous avez un chien qui s’appelle Compromis.

Les faits:

  • Pas de partage automatique du patrimoine familial (bye bye la moitié de son REER)
  • Pas de prestation compensatoire (cette belle invention pour compenser celui qui a sacrifié sa carrière)
  • Par contre, OUI à la pension alimentaire pour les enfants (ça, mes amis, c’est non négociable)
  • Et OUI à une possible pension alimentaire entre conjoints dans certains cas (si tu peux prouver ta dépendance économique)

Bref, tu as choisi la liberté… maintenant tu vas goûter à TOUTE la liberté, incluant celle de te débrouiller financièrement. ( Pour toute question légale réfère toi à un avocat.) 

Les vraies questions à te poser

1. Est-ce que je reste juste pour les enfants?

Écoute, si tu restes juste pour éviter que petit Jayden et petite Maëlie aient « deux maisons », laisse-moi te dire quelque chose : les enfants sentent tout. Ils préfèrent deux parents séparés mais heureux qu’un foyer où règne une tension digne d’un thriller psychologique.

Tes enfants ne veulent pas que tu sois leur martyr. Ils veulent que tu sois un modèle de ce qu’est une vie épanouie. Et ils veulent voir c’est quoi de l’amour, pas c’est quoi du ressentiment mal caché.

2. Est-ce vraiment fini ou c’est juste une mauvaise passe?

Il y a une différence entre « il met le rouleau de papier de toilette à l’envers et ça me tape sur les nerfs » et « on ne se parle plus depuis 6 mois sauf pour savoir qui va chercher les enfants au soccer ».

Les chicanes sur qui vide le lave-vaisselle, ça se règle. Le mépris mutuel et l’indifférence totale? C’est plus complexe.

3. As-tu vraiment essayé?

Thérapie de couple, communication, date nights (même si c’est juste Netflix après que les kids soient couchés)… As-tu fait l’effort ou tu es déjà mentalement en train de meubler ton futur condo?

Parce que partir, c’est pas mal définitif. Autant être sûr que tu as fait le tour du jardin.

La réalité post-séparation (spoiler: c’est pas « Mange, prie, aime »)

Si tu décides de partir, prépare-toi à:

  • La garde partagée (oui, tu vas devoir apprendre à faire des lunchs)
  • Les pensions alimentaires (calculées selon une formule gouvernementale qui ressemble à du chinois)
  • Les questions interminables des enfants (« Pourquoi papa/maman habite plus ici? »)
  • Ta mère qui te dit « Je te l’avais dit »
  • Devoir revoir ton ex régulièrement pour les 15-18 prochaines années minimum

Par contre, tu auras aussi:

  • La liberté de vivre ta vie comme TU le veux
  • Un nouveau départ
  • La possibilité de montrer à tes enfants qu’on peut être heureux autrement
  • Plus personne pour critiquer ta façon de plier les serviettes

Et si je reste?

Si tu choisis de rester (pour les bonnes raisons), il va falloir retrousser tes manches:

  • Communication honnête (oui, ça veut dire parler de tes vrais sentiments, pas juste grommeler)
  • Thérapie de couple (c’est pas juste pour les « cas désespérés »)
  • Redéfinir votre relation (vous n’êtes plus les mêmes qu’il y a 10 ans)
  • Faire des efforts RÉELS (pas juste apporter des fleurs une fois par année)

Le mot de la fin

Écoute, personne ne peut décider à ta place. Ni ta mère, ni ton meilleur chum, ni le gars sur internet qui écrit des blogues à 11h du soir (salut, c’est moi).

Ce que je peux te dire, c’est que tes enfants méritent des parents qui sont bien dans leur peau, ensemble ou séparés. Et toi aussi, tu mérites d’être heureux.

Alors prends le temps de réfléchir, consulte un avocat pour connaître tes droits (sérieusement, fais-le), parle à un thérapeute, et surtout, sois honnête avec toi-même.

Et si jamais tu décides de partir, assure-toi d’avoir une bonne cafetière. Tu vas en avoir besoin pour les matins de garde partagée.

Bon courage, champion(ne). Ça va aller, promis.

P.S. – Ce blogue n’est pas un avis légal. Consulte un vrai avocat, pas juste ton beau-frère qui a écouté trop de Judge Judy.