Bienvenue à toi.
En date d’aujourd’hui, je suis une femme de 37 ans, j’ai un nouveau partner de vie et j’ai une entreprise depuis 3 ans, j’ai un budget qui dépend de la santé mentale des gens et j’ai la peur du succès. Certains éléments de ma vie me créent encore un WHAT THE FUCK quand j’y pense. Et d’autres étaient prévisibles. Je me sens on track avec mes timings, même si la société dit que je fais tout à l’envers ou en retard.
Contradiction et malédiction font partie de mon vocabulaire courant. Je suis 90% résilience et 10% chance. Demande à mes amies, si qqch peut mal virer, c’est claire que ça va m’arriver une fois dans ma vie. J’ai appris à en rire et en pleurer, mais à me relever.
Alors retournons à mes étiquettes, c’est comme ça que les gens semblent être moins perdus, c’est quand ils savent ce QUE qq1 EST. Alors, je suis divorcé. Je suis dans la classe moyenne, alors j’ai une auto-neuve (2022) mais je suis encore locataire d’un logement. Je suis bachelière en arts profile psychologie.
Mais ce que j’aimerais mieux qu’on sache, c’est que bien que nous sommes divorcés légalement, Garrett et moi sommes meilleurs amis et nous nous aimerons toujours de façon platonique. Mes relations, malgré le chaos, se terminent sur le plan amoureux, mais se continuent toutes dans l’amitié. La classe moyenne et notre statut d’emploi et financier, ça ne veut absolument rien dire.
Ce que j’aimerais pouvoir crier sur les toits, c’est que j’investis dans mon entreprise avant tout et j’ai déjà été dans une situation de pauvreté assez proche d’une sans-abri. Alors de payer tout toute seule pour moi, c’est une richesse et un accomplissement. Et qu’il y a une période de ma vie je n’aurais pas cru cela possible. Et que mon bac, c’est mon plus gros accomplissement à vie, car c’est huit années de ma vie pendant lesquelles j’ai eu un épanouissement incroyable et des transitions de vie qui marquaient un revirement de situation.
Petits secrets : j’avais lâché le secondaire et j’ai tout abandonné, effectivement, je m’étais perdue. Mon secondaire a été la période la plus traumatisante de ma vie. J’ai habité avec presque tous les membres de ma famille, les uns après les autres. Pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, car j’ai été victime de violence familiale à répétition (toujours de la même personne). J’ai même été pensionnaire en secondaire 2. Le trauma s’approfondissait d’année en année, Suivi d’un abus sexuel, en secondaire 3, d’un étranger qu’un jour, je nommerai. Puisqu’il a osé écrire un livre, j’ai aussi le droit de rendre publics les faits, je crois bien.
Comment on se perd ?
C’est simple, mais bien complexe en même temps. C’est différent pour chacun et ça nous arrive dans différentes périodes de nos vies. Alors mon histoire n’en est qu’une parmi les vôtres. Je m’étais perdue, car ma réalité était niée.
Je ne comprenais plus qui j’étais, d’où je venais, et surtout, je ne savais plus comment m’en sortir. On me disait que des claques et des cris, c’est normal. Mes oncles me disaient qu’eux aussi s’étaient fait battre et ils avaient survécu. Qu’elle était comme ça, leur sœur. Et c’est tout.
Mes grand-parents me disaient qu’ils m’aimaient et que je pouvais tout leur dire. Mais rien ne changeait. Avec du recul, je comprends qu’ils avaient plus peur d’elle, que peur que je brise. Alors, j’endurais et j’évitais. Et on me faisait ma valise pour que j’aille à droite et à gauche sans jamais trouver LA SOLUTION long terme.
La résilience, c’est bien se faire dire qu’on est forte, c’est hot. Mais la petite puce que j’étais, elle voulait des actions. De la protection. De la sécurité. Même la DPJ ne prenait pas action. Malgré un minimum de trois plaintes, seulement une venant de moi, les autres de mes professeurs et de direction d’école.